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CHAPITRE I : THEORIE DE LA VALEUR, ACCUMULATION DU CAPITAL ET CROISSANCE CHEZ ADAM SMITH


CHAPITRE I : THEORIE DE LA VALEUR, ACCUMULATION DU CAPITAL ET                       CROISSANCE CHEZ ADAM SMITH

 

ATTENTION CERTAINES PHRASES NE VEULENT RIEN DIRE .

BONNE LECTURE.

 

INTRODUCTION

 

A la différence des mercantilistes, l’objectif qui est poursuit par l’économie politique dans la seconde moitié du 18ème siècle est d’accroître la richesse des nations c’est-à-dire que le but poursuivit par ces auteurs n’est plus de renforcer le pouvoir du Roi comme pour les mercantilistes mais d’améliorer aussi le sort de ses sujets.

Dans l’introduction de la richesse des nations (1776) : Smith dit clairement que son thème central est l’économie c'est-à-dire comprendre les facteurs fondamentaux qui détermine la richesse des Nations et par richesse, il faut entendre le revenu national produit pendant une période donnée.

 

      Comment atteindre cet objectif ?

 

Pour Smith, les progrès de la RDN (Richesse des Nations), on pour origine l’accumulation de capital dont dépend le nombre de travailleurs productifs et la division du travail qui détermine leur productivité.

A la différence des autres auteurs classiques comme Ricardo ou Malthus, Smith écarte la possibilité pour l’économie de converger vers un état stationnaire et encore plus la possibilité de crise. Pour Smith, plus l’économie croit plus elle peut croître et l’augmentation des richesses en élargissant le marché permet d’approfondir la division du travail et augmenter la production.

  1. Théorie de la valeur. (Livre I de la RDN) 
    1. La division du travail
      1. Les « choses nécessaires à la vis » et leurs origines.
 

Le point de départ de Smith est de définir la RDN et dés la 1ère phrase, il la définit comme toutes les choses nécessaire et commode à la vie.

Les 2 différences essentielles par rapport à ses prédécesseurs sont que :

      - La richesse n’est pas monétaire (différent des mercantilistes) mais comme quelque chose de réelle.

      - A la différence des physiocrates, pour qui cette richesse est foncière (issu de la terre), pour Smith elle est produite.

Donc toute analyse ou recherche sur la nature et les causes de RDN part donc de la question suivante :

 

    D’où vient la production de biens que consomment les individus dans une nation donnée ?

 

Smith répond qu’elle vient du travail (§1). Autrement dit, pour comprendre les moyens d’augmenter la richesse, il faut rechercher les causes qui ont perfectionnées les facultés productives du travail.

Pour Smith, il y a deux éléments qui déterminent ses causes :

  1. Les facultés productives du travail.
  2. La proportion de ceux qui sont occupés à un travail utile (§2).

Dans ce livre, Smith va surtout s’intéresser à la 1ère cause (§3) c'est-à-dire les facultés productives du travail (LIVRE I) il introduit la 2ème cause dans le §5.

Dans ce chapitre, Smith va répondre à la question :

 

     Quelle est la raison principale de l’amélioration des facultés productives du travail ?

 

Réponse : Elle vient de la division du travail.

Pour Smith, le travail devient de plus en plus productif à mesure qu’il est plus divisé c'est-à-dire que chacun se consacre à une tâche particulière pour laquelle il a un certain talent.

Il va démontrer (§3 et 4) qu’un travail divisé est plus productif qu’un travail non divisé par l’exemple de la « fabrique d’épingle » devenu célèbre.

Un ouvrier qui accompli seul une épingle du début à la fin va en produire 1/jour alors que si les opérations sont réparties entre 10 ouvriers leur production quotidienne est de 48000 épingles soit 4800/ouvriers.

La division du travail permet d’augmenter considérablement la quantité de bien que peut produire un nombre donné de travailleurs. Cette démonstration faite dans la « fabrique d’épingles », Smith va la généraliser pour la société (§5).

 

      Pourquoi la division du travail améliore sa productivité ?

 

Smith avance 3 arguments :

  • Il y a une plus grande habileté et de dextérité du travailleurs lorsqu’il est spécialisé.
  • Il y a un gain de temps : éviter la perte de temps de passer d’une machine à une autre.
  • Smith attribue à la division du travail l’origine du progrès technique.

En conséquence, une fois que Smith à trouver les causes, il réaffirme les conséquences de cela (§12). C’est grâce à la division du travail que la société va pouvoir améliorer sa richesse (L’idée étant que plus il y a division du travail plus il y a production donc plus il y a d’échange possible entre les individus donc plus il y aura de richesse).

On voit là, un Smith optimiste (en conséquence de la division du travail) car la richesse augmente même dans les basses classes du peuple donc tout le monde gagne à la division du travail.

On a vu que Smith décrit la division du travail dans une petite manufacture de « fabrique d’épingles » et étend son raisonnement. Il dit que l’industrie se prête mieux à la spécialisation que l’agriculture. On pourrait dire que Smith est pour une société industrielle alors que c’est FAUX. Smith n’est pas pour une société industrielle et marchande, il n’y a pratiquement rien dans la RDN qui indique que l’Angleterre étaient entrain de ce lancer dans la révolution industrielle, rien ne donne à penser que Adam Smith était conscient de vivre en pleine révolution industrielle.

Après avoir identifié ce qui est à l’origine de la productivité du travail : division du travail.

 

      D’où vient cette division du travail ? (Chapitre 2)

 

Elle vient du penchant de l’homme pour l’échange. Ce penchant qui donne lieu à la division du travail est permis par le langage et la raison, il est spécifique à l’homme. Smith renforce son argument avec l’exemple du lévrier (§2).

Smith oppose à l’exemple du lévrier la division du travail (le lévrier coure après un lapin). Dans cet exemple, la coopération est accidentelle, il ne s’agit pas de division du travail car il n’y a pas d’échange.

 
 

     D’où vient ce penchant de l’homme pour l’échange ?

 

Ce penchant s’explique non par leur moralité mais par leur intérêt (§2). Smith nous montre que c’est l’égoïsme de l’homme que provient l’échange. La division du travail n’existe donc que parce que l’échange tisse entre les hommes des bénéfices où dans une société égoïste chaque homme a intérêt à être égoïste.

Cette division du travail va lui permettre un surplus de production qu’il va pouvoir échanger. Donc la division du travail permet autant plus d’échange que l’homme va diviser son travail.

      1. Une société commerçante. 
 

Smith conçoit la société comme une société commerçante. Il analyse les relations économiques à travers l’échange entre les individus et donc c’est une société commerçante qu’il va analyser car c’est l’échange qui est au cœur de l’activité économique.

C’est l’échange qui est à ‘origine du bonheur des individus et de l’opulence de la RDN. C’est donc, l’étendu des possibilités d’échange c'est-à-dire l’étendu du marché qui détermine le développement de la RDN (§1). C’est la taille du marché qui va déterminer l’extension de la RDN.

Smith continu de décrire cette société marchande avec ce principe : plus le marché est important plus on veut augmenter la division du travail et par conséquent la RDN.

C’est par la mer et les fleuves que la communication entre les régions et les villes se faisait rapidement et à moindres coûts.

Les nations civilisées et en progrès opposé aux Nations sauvage (qui vivent de chasse et de pêche) ne le sont que parce qu’elles sont fondés sur l’échange. Cette société est une société commerciale où chaque homme est finalement un marchand.

Jusqu’ici l’échange est considéré comme un troc et dans le chapitre 4, Smith introduit la monnaie. L’extension de l’échange passe par des perfectionnements techniques dont le principal est l’introduction de la monnaie.

(Chapitre 4, §1) Smith considère que la monnaie doit son origine et son usage au fait que c’est la meilleure solution au problème de la double compatibilité des besoins (§1).Chacun est prêt à échanger à la condition que chacun à un intérêt à échanger (vendre ou acheter ce qu’ils ont besoin).

Face au problème de la double compatibilité des besoins, il faut un numéraire un moyen d’échange. Le numéraire est constitué par les métaux et la monnaie. Il va montrer que le numéraire préféré est les métaux et la monnaie. La monnaie est donc utile car elle est un moyen de contourner le problème de la double compatibilité des besoins, elle est par conséquent extrêmement importante dans le fonctionnement de la société marchande. Mais, elle n’a pas d’autres rôles que la facilité des échanges qui ont pour véritable nature d’être un système de troc généralisé.

 

RESUME : La RDN provient du travail et en particulier du travail productif et c’est la division du travail qui va permettre d’accroître les facultés productives du travail et donc la RDN. Cette division du travail provient d’un penchant naturel de l’homme pour l’échange et donc dans une société prospère fondée sur la division du travail et de l’échange de chaque individus produit plus que ces besoins et échange donc son surplus. Pour Smith, cette société prospère est fondée sur un système de troc généralisé où la monnaie a un rôle de numéraire pour éviter la double compatibilité des besoins.

 

Analyser et comprendre la RDN, c’est donc analyser les besoins de cette société marchande. Il faut précisément expliquer le fonctionnement de l’échange c'est-à-dire déterminé la valeur de l’échange des marchandises (§6).

Le mot valeur (§7) a deux significations différentes :

Smith fait la distinction entre la valeur d’usage qui est l’utilité qu’accordent un objet particulier et la valeur d’échange la faculté que donne la possession d’un objet d’en avoir d’autre en échange.

Pour Smith, toute marchandise à une valeur d’usage qui détermine son prix mais c’est plutôt sa valeur d’échange. C’est le paradoxe de l’eau et du diamant.

Smith démontre que ce n’est pas sa valeur d’usage mais d’échange qui détermine son prix et propose une autre théorie de la valeur qui permet de résoudre le paradoxe de l’eau et du diamant. Dans le cas général, on ne peut pas expliquer la valeur d’échange des marchandises par sa valeur d’usage ceci est lié à la nature même de l’économie de marché. Dans une société fondée sur l’échange, on ne va pas plus considérer les biens du point de vue des besoins qu’ils satisfont et donc les hommes en tant que consommateurs. Au contraire, on va considérer les biens d’un point de vue de la capacité qu’ils ont à l’échanger et les hommes en tant que marchand.

La théorie de la société pour Smith s’identifie complètement à la théorie de l’économie de marché. Pour comprendre la société, il faut comprendre l’économie de marché et que la vraie cause de la richesse des Nations ce n’est pas la production qui n’est que la cause immédiate mais l’échange.

L’enrichissement de la nation est donc attendu lors de l’accroissement et de l’extension du marché partout où c’est possible. C’est dans ce principe qu’on trouve le fondement du libéralisme économique. Dans la suite Smith annonce son plan (§8) et va répondre à la question suivante :

 

      -Comment expliquer les règles qui détermine le prix réel des marchandises ?

 

3 questions :

     1-Quelle est la véritable mesure de la valeur d’échange des marchandises ?

     2-Quels sont les différences qui compose le prix réel des marchandises ?

     3-Quelles sont les différentes circonstances qui tantôt élève et tantôt abaisse le prix de marché par rapport aux prix naturels ?

    1. La théorie de la valeur : travail commandé. 
       
      1. La richesse comme pouvoir sur le travail d’autrui
 

Le chapitre 5 est consacrée n’ont pas à élaborer d’une théorie de la valeur mais traite l’économie de bien être et en particulier le problème d’un bon indice de bien être.

La question est ici :

 

      Qu’est ce qui permet de mesurer la valeur des choses c'est-à-dire la RDN ?

 

(§1)En fait, la capacité d’une nation à acquérir des biens (c'est-à-dire sa richesse) consiste à travers la capacité qu’il d’acheter des marchandises produites par d’autres individus. En fait, c’est la capacité que des individus ont pour acheter leur travail (i.e à le commander).

Cette position de Smith est une véritable « révolution » dans la manière de concevoir la richesse (c'est-à-dire la position économique des individus) puisque la richesse est à la fois concrète (pouvoir d’achat sur les choses et les biens) et générale car elle donne un pouvoir sur les autres hommes. C’est aussi une révolution sur la conception du pouvoir qui a nécessairement une expression marchande.

En fait, richesse et pouvoir s’identifie chez Smith,  mais il n’existe que parce qu’il se manifeste dans l’échange. Finalement, la détermination des valeurs d’échange des marchandises est bien plus qu’une question de technique, c’est la seule manière de répondre à la question des rapports des hommes dans la société.

Le prix réel d'une chose c’est donc son pouvoir d’achat sur les autres biens (c’est donc le prix nominal corrigé des fluctuations de la monnaie aujourd’hui).

Smith décide de corriger le prix nominal par les variations du taux de salaires plutôt que la variation des prix (il ne retient pas la définition d’aujourd’hui) en faisant cela, il adopte comme norme pour mesurer le revenu réel : le travail.

Ce choix est lié à la conception de Smith de la nature du bien être économique. La norme qui mesure la valeur d’échange d’une marchandise c’est le travail (§2).

 

      Pourquoi le travail ?

 

L’objectif d’un indice de bien être est d’apprécier si il y a amélioration de la situation d’un individu ou d’une société. Smith, en fait, relie les améliorations de bien être à la réduction des sacrifices requis pour obtenir un flux donné de revenu.

Pour Smith, le travail est pénible et la recherche de la richesse (quand il y a division du travail) est motivée par le désir de s’épargner des tâches pénibles et de les imposer aux autres.

La richesse d’un homme se mesure à l’aptitude à commander les productions d’autres hommes dans l’idée de s’épargner les tâches pénibles. La valeur réelle d’un bien, c’est son prix en travail en concevant le mot « travail » n’ont pas comme un certains nombres d’heures de travail données mais plutôt comme des unités de désutilité de travail qui représente le coût psychologique du travail pour les individus liés à la pénibilité du travail.

La bonne mesure de la valeur d’échange d’un bien, c’est la quantité de travail qu’elle permet de commander. Cette possibilité de commander le travail épargne de la peine et de la douleur.

      1. La mesure de la valeur d’échange. (chapitre 5) 

  

Smith s’intéresse au problème plus concret de la mesure de valeur d’échange. (§6)

En toute logique la valeur réel d’un bien, le prix d’un bien mesuré par l’effort doit être mesuré en unité de peine et d’ennui que ce bien permet d’acheter sur le marché.

Smith mentionne néanmoins un certains nombre de problèmes rencontrés par cette notion de travail en tant que mesure réel de la valeur d’échange des biens.

Plusieurs difficultés :

1ère difficulté : (§6) Le travail est hétérogène.

2ème difficulté : (§7) Le coté abstrait de la mesure.

3ème difficulté : (§8) Dans la pratique, on assimile souvent la valeur d’échange à la quantité de monnaie reçu dans l’échange.

Pourtant, il va démontrer dans la suite du chapitre que seul le travail est la véritable mesure de la valeur d’échange (§9) puisque la valeur d’échange d’une marchandise se manifeste seulement dans l’échange, on peut la mesurer qu’à l’aide d’une autre valeur d’échange. La question est la suivante :

 

    Existe il une marchandise dont la valeur d’échange (c'est-à-dire le prix) soit définit et invariable pour pouvoir servir d’étalon aux autres valeurs d’échanges ?

 

Pour savoir, si une société s’enrichit ou non, il faut donc avoir une marchandise dont la valeur  soit invariante dans le temps.

Pour Smith, l’or, l’argent et le blé ne peuvent pas être de bon candidat (§9) car leur valeur peut varier. Si on exprime la valeur d’échange d’une marchandise en terme monétaire, on ne peut pas savoir fondamentalement si la variation du prix est liée à un changement de la valeur intrinsèque de la marchandise (prix réel) ou si la variation du prix est liée à la variation du prix de la monnaie. En revanche le travail constitue une telle mesure de la valeur invariable (§11).

 

     Pourquoi le travail a cette particularité d’avoir une valeur invariable dans le temps?

 

Pour le travailleur des quantités égales de travail ont une valeur identique en tout temps et en tout lieu parce que le travail représente toujours pour le travailleur le même sacrifice de repos, de loisir et de liberté.

Ex : une heure de travail en tout temps et en tout lieu quelque soit la production qui en résulte représente toujours le même sacrifice pour le travailleur.

C’est l’abnégation du repos et du loisir. Smith a répondu à la première question, à l’issu de ce chapitre sur comment mesurer la valeur des choses et donc il y répond en développant une théorie subjective du bien être fondé sur le travail :

    Plus le prix réel d’un bien mesuré en unité de salaire est élevé, plus sa valeur est grande et donc la Nation est d’autant plus riche que sa production total commande de travail et ce qui compte fondamentalement pour évalué l’augmentation de bien être d’une société : c’est de savoir combien d’heure de peine et de souci représente réellement la production et cette conception de la mesure du bien être fondée sur le travail repose sur le fait que pour Smith la valeur subjective d’une heure de travail ne varie pas dans le temps.

     Smith va passer au coté positif c'est-à-dire expliquer ce qui détermine le prix relatif, ce qui détermine la valeur d’échange.

 

     Qu’est ce qui détermine la valeur d’échange d’une marchandise ?

 

    Pourquoi  une marchandise commande t’elle plus de travail qu’une autre ?

    (Chapitre 6 et 7)

      1. La détermination de la valeur d’échange (chapitre 6 et 7) 
 

Ces chapitres pose le problème traditionnel de la théorie de la valeur.

 

            Pourquoi les prix sont-il ce qu’ils sont ?

 

     Dans la conception de Smith à un moment donné du temps, le prix du marché était déterminé par l’offre mais, au fur et à mesure, que les éléments de la demande et de l’offre se manifeste les mouvements quotidien du court terme du prix du marché tendent à s’aligner sur un niveau normal et naturel.

     Smith va faire la différence entre un prix de marché qui correspondrait à un prix de court terme et un prix naturel qui correspondrait à un prix de long terme (ou structurel).

Smith s’intéresse essentiellement à la détermination du prix à long terme (naturel) qui sera développé dans le chapitre 6.

     Ce chapitre va poser la théorie de la valeur d’échange (de Smith) qui est construite sur l’opposition entre un état primitif et un état marchand, pour justifier son explication finale de ce qui constitue le prix réel.

     Smith commence par construire un modèle simple, une société primitive dans laquelle un seul facteur de production est utilisé pour produire les biens (la terre est libre et le capital n’existe pas).

(§1, 2, 3) Dans cette société primitive, il y a une seule catégorie d’individus qui vivent de la chasse et de la pêche, la variable de répartition est le salaire et tout le produit du travail appartient aux travailleurs. (§4)

     Dans cet état primitif, la quantité incorporée dans la production d’un bien détermine la valeur d’échange de ce bien c'est-à-dire la quantité de travail que ce bien peut commander.

Cet état primitif de la société précède l’accumulation des capitaux et l’appropriation de la terre. En revanche, dés qu’il y aura des capitaux accumulés, on passera dans la société marchande. (§5)

     Ce qui fait la différence entre l’état primitif de cette société et la société marchande c’est l’appropriation des capitaux et de la terre.

Dans cette société marchande, on va avoir 3 catégories d’individus :

  • les travailleurs
  • les capitalistes
  • les propriétaires

Avec les trois variables de répartitions :

  • les salaires
  • les profits
  • les rentes foncières

     A la différence de cette société primitive, dans la société marchande toute la production du travail n’appartient pas aux travailleurs. Chaque catégorie d’individus a apportée quelques choses à la production d’un bien et doit en recevoir une rémunération.

  Certains individus disposent de capitaux qui sont les matériaux nécessaires à la production de biens alors que d’autre n’en dispose pas.

Les 1ers vont faire l’avance de ces capitaux au 2ème pour qu’il puissent produire et en ce sens, le capitaliste contribue à la production du bien et va donc recevoir une rémunération.

Conséquence : Dans cette société marchande, la valeur d’échange d’un bien ne peut pas être déterminer par le travail passé à sa production et donc la valeur d’un bien est la somme des rémunération dû à tous les facteurs utilisés pour le fabriquer (§7) et il généralise cette approche à la terre (§8).

     Dès qu’apparaît l’appropriation du sol, le consommateur dépend du propriétaire du sol sur lequel il va chasser, produire,… en plus de dépendre du capitaliste qui lui avance les fonds.

     Donc le point important est que dans une société marchande caractérisée par l’appropriation du sol et de l’accumulation de capital, ce n’est pas le produit qui est partagé en nature entre les travailleurs, les capitalistes, le propriétaire foncier mais c’est le prix du bien qui est reparti entre les 3 catégories d’individus avec un salaire pour le travailleur, un profit pour le capitaliste et une rente pour le propriétaire foncier.

 

     Pourquoi trois catégories dans la société marchandes ?

 

     Smith répond qu’il y a 3 catégories différentes d’individus car il y a trois lois distinctes qui caractérisent les variables de répartition.

     L’élément essentiel est que le profit et les rentes ne sont pas des rémunérations sous une forme différente du travail du capitaliste ou du propriétaire foncier.

Le salaire est la rémunération du travail des ouvriers et Smith doit montrer que le profit et la rente ne sont pas la rémunération de leur travail respectif.

(§6) Smith s’occupe des profits. Le profit n’est pas la rémunération d’un travail d’inspection ou d’organisation. Il dépend de la valeur du capital engagé et est indépendant du travail fournit.

     Il développe également le point de la rente (§8) et va affirmer que la rente n’est pas la rémunération d’un travail quelconque.

     La rente est déterminée par Smith comme indépendante de toute quantité de travail employé. En fait, le propriétaire foncier du fait qu’il possède cette terre a un monopole sur cette terre et la rente est un résultat de ce monopole.

     La rente est constituée comme un élément à part et est un 3ème élément de prix des marchandises différentes du salaire et du profit.

     Le prix réel des marchandises pi se répartit donc entre le travailleur sous la forme d’un salaire wi, le capitaliste sous la forme de profit πi et le propriétaire foncier sous la forme de rentes Ri (§10).

Cependant, pour que la logique du chapitre 5 soit respectée, il faut que la rente et le profit qui ne peuvent pas être assimilés à un salaire puissent être mesurés en travail (§9).

Autrement dit, le profit et la rente en tant que pouvoir de disposition de bien peuvent être mesurées en travail car ils constituent des richesses permettant d’acheter des biens produits par le travail.

Il y a cohérence avec les raisonnements que Smith a établit au chapitre 5.

Ce qui détermine la valeur d’échange des parties d’un bien, c’est le travail que chacune de ces parties peuvent commander.

(§14) Il généralise ce raisonnement à l’échelle de la Nation. Au niveau de la Nation, la somme totale de la production d’un pays (revenu annuel) se décompose au niveau macroéconomique à la somme des salaires, des profits et des rentes.

    1. Prix de marché et prix naturel : le phénomène de gravitation (chapitre 7) 

 

Le chapitre 7 se concentre sur la relation du prix naturel et de marché par le phénomène de gravitation. On peut synthétiser son raisonnement comme suit :

 

MARCHE            Prix nominal    chapitre 7            | Prix de

        • non satisfaisant                | marché

----------------------------------------------------------------------------------------------

MARCHE    Prix réel (chap5)          Prix naturel   Demande 
DE LA    salaires, profits et     = profit+salaire+   effective 
PRODUCTION  rentes (chap6)   rentes au taux naturel

 

Dans le chapitre 5 : il a considéré d’aborder son analyse par le prix nominal pour en conclure que ce n’était pas satisfaisant. Donc, il va s’intéresser ensuite au prix réel dans le marché de la production où le prix réel est mesuré en travail.

Dans le chapitre 6 : la valeur d’échange se décompose en profit, en salaire et en rente.

Dans le chapitre 7 : Il distingue un prix naturel et le but est d’expliquer le système du marché et il va relier dans ce chapitre, le prix naturel et le prix de marché et montrera que c’est la demande effective qui détermine ce niveau des prix. Il définit que le prix naturel augmente la somme du salaire, du profit et de la rente à leur taux naturel. On peut dire en quelque sorte que le prix naturel est un cas particulier du prix réel. (§1, 2, 3)

     Il y a deux éléments qui déterminent ce taux naturel, l’état général de la richesse de la société et la nature particulière de chaque emploi. (§3)

     Smith s’intéresse aux lois fondamentales du fonctionnement de l’économie de marché et non aux circonstances qui affectent les marchés.

     Pour qu’une marchandise, soit présente sur le marché, il faut qu’elle soit produite et donc que les différentes classes qui tire un revenu de cette production obtiennent dans les conditions normales le revenu qu’ils en attendent, si ce n’est pas le cas, la production de la marchandise disparaît et donc avec elle l’échange et le prix.

     Smith appelle ces conditions normales : l’état naturel de la société qui se caractérise par un taux moyen ou ordinaire auquel on rémunère normalement le travail, le capital et la propriété foncière. (§4)

     Le prix naturel d’une marchandise est donc la somme du salaire, du profit et de la rente à leur taux naturel.

 

      Qu’est ce qui détermine le taux de salaire, de profit et de rente naturel ?

 

     Smith ne répond pas vraiment à cette question mais donne quelques éléments de réponse (mais pas dans ce chapitre).

(Chapitre 8) A propos du salaire, pour Smith à court terme le salaire est déterminé par la confrontation entre l’offre et la demande de travail c'est-à-dire pour Smith l’offre de travail est la force de travail de la nation.

La demande de travail est constituée par le capital avancé dans la production.

     A long terme, Smith considère que ce qui détermine les salaires à leurs taux naturel c’est la théorie du minimum vital : c’est le salaire de subsistance qui permet de reproduire la classe ouvrière à l’identique. (§5)

(Chapitre 9) Par rapport au profit, Smith fait la distinction entre le profit et la rémunération d’un travail d’organisation quelconque mais ne dit pas grand chose sur ce qui détermine le taux de profit naturel hormis le fait que pour lui le profit naturel est constitué par un profit raisonnable (§5).

     Enfin, la rente à son taux naturel n’est pas vraiment explicitée dans le chapitre 10. La rente est traitée comme un surplus liée à un droit de monopole mais Smith n’approfondis pas ce point.

     C’est une limite très claire de l’analyse de Smith, une théorie de la valeur fondée sur le coût de production mais cette théorie de la valeur est nécessairement limitée si elle n’inclut pas d’explication sur la façon dont est déterminé le coût des facteurs de production. De ce point de vue, Smith a des difficultés pour proposés une théorie vraiment cohérente des salaires, des profits et des rentes et en ce sens Smith n’a pas vraiment de théorie de la valeur (c’est ce que Ricardo essaiera de déterminé).

     L’enjeu principal du chapitre 7 est d’expliciter le système de prix des marchés, pour cela Smith doit revenir de la sphère de production à la sphère de marchandise. C’est ce qu’il va d’ailleurs faire dans la suite du chapitre, il va définir ce qu’est le prix du marché. (§7)

     Smith a écarté le prix nominal comme mesure de la valeur d’échange mais il doit en même temps expliquer le prix de marché.

     Il doit faire le lien entre le prix de marché et le prix naturel sinon sa construction théorique du prix réel est en quelque sorte vide de sens.

     C’est ce qu’on appelle le phénomène de gravitation.

      Le prix auquel la marchandise est effectivement vendue : le prix de marché, peut s’écarter du prix naturel puisqu’il est gouverné par des lois différentes.

Smith va néanmoins montrer que ce prix de marché tend à ce ramener à son prix naturel.

Le prix de marché gravite autour du prix naturel (§14). C’est donc le prix naturel de la marchandise qu’il est fondamental d’analyser puisqu’il gouverne le fonctionnement de la société.

Ce prix naturel découle des lois de production ce qui explique l’absence de la demande à ce stade du raisonnement.

Il faut maintenant que Smith explique deux choses :

    - ce qui détermine à tout instant le prix de marché c’est la loi de l’offre et de la      demande.

      - Comment et pourquoi se prix de marché gravite t’il autour du prix naturel ?

      1. Détermination du prix de marché 
 

      Pour Smith, le prix de marché va être déterminé par l’offre et la demande (§7). Une théorie de l’offre et de la demande est donc nécessaire pour expliquer la détermination du prix de marché. C’est pour cela que Smith va se baser sur cette loi pour montrer que la concurrence entre les offreurs et les demandeurs explique la gravitation du prix de marché autour du prix naturel.

      C’est par le concept de demande effective que Smith fait le lien entre le prix de marché et le prix naturel et donne deux définitions de la demande effective :

      C’est à la fois la demande de ceux qui sont prêt à payer le prix naturel d’une marchandise et aussi la demande capable d’attirer la marchandise au marché.

      Smith fait la distinction entre cette demande effective et la demande absolu. La demande effective est définie comme la force qui intervient avec l’offre  pour déterminer le prix de marché et comme la demande reliée au prix naturel en tant que demande de ceux qui sont prêt à payer les marchandises à leurs prix naturel.

      Ce point est crucial puisque Smith a réussi a lié les deux concepts de prix de marché et de prix naturel par la demande effective. Il a ainsi définit le prix naturel comme le prix de marché d’équilibre entre l’offre et la demande effective. (§10)

      1. Phénomène de gravitation  
 

Il y a trois cas de figures possibles :

    1. L’offre est égale à la demande effective
    2. L’offre est supérieure à la demande effective
    3. L’offre est inférieure à la demande effective

      Quand l’offre est égale à la demande effective, on a que le prix de marché =prix naturel.

      Supposons le cas où l’offre est supérieure à la demande effective (§9). Dans ce cas là, il y a concurrence entre les vendeurs qui ne peuvent pas écouler toutes leurs marchandises au prix naturel car à ce prix là, la quantité demandée est trop faible par rapport à leur offre.

      Ils vont donc proposer les marchandises à un prix plus faible pour essayer de trouver de nouveaux acheteurs.

      Cependant, la vente ne se fera qu’à un prix unique et comme l’offre est supérieure à la demande, les demandeurs savent que certains offreurs vont baisser leur prix et vont donc attendre.

      Les offreurs vont tous vendre à un prix plus bas que le prix naturel car certains individus qui étaient non demandeurs pour le prix naturel vont devenir consommateur après la baisse du prix.

      Le prix de marché va donc s’établir tel que l’offre pour ce prix est égale à la demande pour ce prix plus bas que le prix naturel.

 

      Quand on s’écarte du prix naturel comment revient t’on au prix naturel ?

 

(§12) Si le prix de marché est inférieur au prix naturel c’est donc qu’il y a au moins une de ces deux composantes du prix qui est rémunéré à un niveau inférieur à son taux naturel.

      L’analyse se déporte du prix de la marchandise à celle de la répartition entre profit, salaire et rente.

      Le processus d’ajustement chez Smith repose sur la mobilité des facteurs de production des branches où le taux de profit est inférieur au taux naturel vers les branches où il est supérieur ou égal au taux naturel.

Principe : Un jour de marché le producteur i constate le taux de profit qu’il a réalisé et le compare au taux de profit naturel (normal) ou même raisonnable de l’économie.

      Si le profit réalisé est inférieur au profit naturel le capitaliste va déplacer son capital vers une autre branche et par conséquent la quantité produite de bien i sera plus faible les jours suivants.

      Si la demande effective n’a pas changée, le prix de marché du bien i va augmenter et avec lui le taux de profit réalisé.

      Intuitivement, on voit bien que le taux de profit sur les différents marchés vont se rapprocher entre eux et au taux naturel mais cette stabilité du processus d’ajustement nécessite des conditions précises que Smith n’établit pas vraiment.

      Smith se rend compte que la concurrence, en tant que rivalité, prive les protagonistes sur le marché, de la possibilité d’influencer les prix et que plus il y a de vendeurs moins les coalitions ne sont possibles.

      Dans ce chapitre, Smith mentionne le grand nombre de vendeurs, l’information parfaite et la parfaite mobilité des ressources comme condition nécessaire à la concurrence.

      Finalement, seul l’homogénéité de profit manque pour avoir une définition de la concurrence pure et parfaite tel qu’on l’a aujourd’hui.

  1. Les conditions de la croissance. (Livre II) 
     
        1. Le rôle de l’épargne dans l’accumulation de capital (chapitre 3)

 

      Il introduit dans ce chapitre, la distinction entre le travail productif et le travail non productif qui sont les concepts les plus critiqués dans l’histoire ou doctrines économiques.  Le contenu du chapitre est donc cette distinction qui ne peut pas être comprise indépendamment du jugement de la valeur de Smith selon lequel le taux d’investissement doit être le plus élevé possible.

      En conséquence de cette analyse, Smith va alors faire la distinction entre l’activité qui sert au besoin des ménages même si cela apparaît « dépassé » le message de Smith est pourtant très clair.

      Dans un pays pauvre en capital, l’usage improductif de l’épargne affecté à la demande de bien de luxe constitue un frein au développement économique aussi grand que l’insuffisance d’épargne elle-même.

      Le message de Smith, c’est que l’épargne doit être affectée à des équipements, des secteurs techniques productifs qui sont générateurs de revenus.

      1. Du travail productif et du travail non productif 
 

      L’augmentation de productivité du travail provient de l’apparition et du développement de la division du travail.

      L’accumulation initiale du capital (appelé fond de subsistance par Smith) est un préalable de la division du travail qui est elle-même la source de l’augmentation de la productivité du travail.

Deux circonstances qui détermine la richesse des nations :

  • Division du travail
  • proportion du travail productif et non productif

      C’est le deuxième élément de la richesse des nations qui est la part entre le travail productif et non productif.

(Chapitre 3, §1) Le travail productif est celui qui ajoute de la valeur sur l’objet sur lequel il s’exerce.

      Le travail se fixe sur un objet qui dure suffisamment de temps pour être échangé.

      Le travail non productif c’est un travail qui n’ajoute pas de valeur et qui ne se fixe pas sur un objet durable susceptible d’être échangé, il ne se matérialise pas et donc il y a l’idée de tous ce qui est service.

(Chapitre 1) La définition du capital comme préalable à son analyse, Smith pose que le capital est le fond de subsistance.

      Les capitaux n’ont pas d’autre but et de destination que d’entretenir et d’augmenter le fond de consommation car c’est ce qui nourri, loge, et habille le peuple.

      Smith appelle donc fond accumulé ou fond de capital l’ensemble de ce que les individus possèdent en argent ou en marchandises. À partir de ces fonds, chaque individu décide soit de les consommés et dans ce cas là, il n’en tire aucun revenu ou soit de les utiliser comme capital dans la perceptive d’obtenir un revenu, un profit par cette utilisation (chapitre 3, §6).

      Le capital c’est uniquement la partie des fonds accumulés associés au travail productif.

      Il n’ y a pas de thésaurisation chez Smith car soit on consomme les fonds accumulés soit on les utilisent comme capital mais il n’ y a pas d’autre alternative.

      Les fonds détenus sous forme de monnaie ne sont pas thésaurisés car la monnaie n’est qu’une unité de compte et de transaction (on ne la garde pas).

      Pour résumer, le travail productif payé par le capital est celui qui produit des marchandises et les ventes de ces marchandises permettent de reproduire la valeur de ce capital avec éventuellement un profit.

      Parallèlement, le travail productif fournit des services qui sont directement consommé, il est payé par les revenus mais il ne produit pas sa valeur.

      C’est donc par tous les processus de production que le travail productif s’exprime et donc de l’activité des travailleurs productifs que provient le revenu du capital.

      Chez Smith, le capital est donc l’ensemble des avances nécessaires à la mise en œuvre du travail productif et ses avances comprennent aussi les salaires des travailleurs productifs.

      De manière similaire, au niveau de la nation la partie du produit annuel est issue de l’activité du travail productif et de la production des terres.

      Cette partie du produit annuel qui n’est pas amené à remplacer le capital va former des revenus sous forme de profit pour le capitaliste et de rente pour le propriétaire foncier.

      Ces revenus peuvent différemment entretenir soit le travail productif, soit le travail non productif et comme c’est le travail productif qui produit la richesse, la quantité de ses revenus consacrées au travail productif conditionne l’augmentation de la richesse des nations.

 
 
 
 
 
 
 

      Partie utilisée            entretien du travail

                               à l’entretien du capital                         productif

Produit

       annuel

 travail productif

 Partie formant un revenu

                                   un profit, une rente

Issue du travail                                                                          travail non productif

la terre  ||

productif et de consommation 

      1. Du rôle de l’épargne dans ce schéma 
 

(Chapitre 3, Livre II) Si on reprend l’emploi du travailleur productif dans une période, il résulte du surplus investible dans la production précédente dans la période suivante.

Cela met en évidence l’importance de la part du travail productif.

      L’idée étant que comme seul le travail productif permet la production de bien durable, seul le travail productif se matérialise par la formation ou l’accumulation de capital et donc c’est lui qui contribue à la production future.

      Cette théorie du travail productif implique alors une théorie de l’accumulation de capital et de la croissance.

      Smith développe ensuite cette analyse en précisant ce qui détermine cet arbitrage entre le travail productif et le travail non productif (§8-9).

      C’est là que Smith pose que l’épargne est la source de l’accumulation de capital et est donc le moteur de la croissance. Le statut de l’épargne dans l’accumulation de capital s’explique de la manière suivante (qui est une conséquence de l’analyse précédente) l’analyse de Smith montre que l’emploi du travailleur non productif est assimilable à une consommation du fait de son caractère transitoire et non transmissible.

      Ce qui emploi leur surplus ou leur revenu à entretenir les travailleurs non productif consomme ce surplus et diminue la quantité de capital qu’il pourrait formé si au contraire il décidait d’épargner ce surplus.

      C’est l’épargne qui est le moteur de la croissance. L’épargne est vue comme une vertu alors que Smith condamne la prodigalité.

      La conséquence d’avoir une société fondée sur l’épargne est que l’épargne permet plus d’accumulation de capital et donc plus une économie consomme une part importante de ces revenus à l’accumulation de capital par l’épargne, plus la proportion de travail productif va être grande et plus la richesse future sera augmenté.

      Pour Smith, l’épargne n’est pas nuisible, elle est, au contraire, indispensable à la croissance économique. Il va approfondir l’importance de l’épargne et montrer que l’épargne est un investissement.

      1. Identité entre l’épargne et l’investissement 
         
         
 

(§12) D’après Smith, la partie des revenus qui est non consommé immédiatement en travail non productif c'est-à-dire la partie des revenus qui va entretenir le travail non productif et l’épargne constitue un investissement.

      Autrement dit, Smith montre qu’il y a identité entre épargne et investissement, il n’y a pas de thésaurisation de l’épargne comme de l’investissement.

      Donc Smith met en avant l’épargne comme cause de l’accumulation de capital et en cela, il s’oppose à l’idée que la consommation ou la prodigalité sont le moteur de la prospérité.

      Pour résumé, ce qui est épargné est investit et de par la même n’est pas consommé mais Smith considère que cet investissement se résout en paiement de revenu en travail productif.   

      Donc, c’est l’épargne en tant que dépense faite en avance du travail productif qui constitue le moteur de l’accumulation du capital et non pas les dépenses de consommation au sens de Smith c'est-à-dire la consommation du travail non productif.

      Donc pour Smith, l’augmentation de l’épargne ne réduit pas la demande. Si un individu réduit ces dépenses de consommation c'est-à-dire en travail non productif et épargne davantage ce qui n’est plus consommé par les travailleurs improductifs mais en plus, il y a dans ce choix l’augmentation de la production et du capital.

 

      Quelle est la cause de l’épargne ?

 

      La cause de l’épargne chez Smith relève de penchant naturel humain qui sont inné et fondamentalement la cause de l’épargne est liée au désir de chaque individus d’améliorer son sort.

      1. Conclusion 
 

      Dans l’optique de Smith, la dynamique de la croissance peut se développer de façon cumulative.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

                     Penchant naturel de l’homme à échanger  

                    Division du travail                                                                               productivité du travail

                                                                                       (2)    

 Accumulation

 stock de          (4)

 capital (1)

                                           

 

 Ens. des avances à la mise en œuvre   nombre de travailleurs (5)

 Capital des fonds            du travail productif                           productif                                    Revenu

 accumulés                                               (3)        

               (7)

 L’épargne augmente                                                                                       (6)

 les fonds destiné

 à l’utilisation de travailleurs                                               travail

                                                                                                                    Epargne                                                     productif

                      partie non consommé employée comme capital

      en augmentation du travail productif et condition

      d’accumulation de capital

 

La relation (1) : traduit l’effet positif de l’accumulation de capital sur la division du travail et donc par,

La relation (2) : traduit l’effet, compte tenu du penchant naturel des hommes à échanger,        sur la productivité du travail.

                 De plus, l’accumulation du capital va servir à augmenter le nombre de         travailleurs productif par la relation (3).

La relation (4) : traduit l’augmentation de la productivité du travail en réduisant le coût de         production et l’augmentation du nombre de travailleurs productifs.

La relation (4) et (5) : ces deux éléments contribuent à l’augmentation du revenu.

                        Ce revenu s’il est consacré à du travail non productif est consommé          donc perdu mais s’il est consacré à l’épargne il constitue la partie           non consommé.

      C’est donc de l’épargne que dépend la poursuite de l’accumulation du capital qui est la source du revenu et ainsi de suite….

      L’épargne dans cette optique ne constitue pas une réduction de la demande puisque l’épargne est fondamentalement de l’investissement qui est la condition même de la poursuite de l’accumulation de capital et donc de la poursuite de l’augmentation de la richesse.

      Smith présente un schéma théorique général où le développement de la croissance apparaît donc comme pouvant être largement cumulative c'est-à-dire pouvant se reproduire à l’infini.

      Néanmoins et de façon contradictoire, il indique que la croissance économique peut connaître des limites du fait de la limitation de la taille du marché.

      Dans la mesure où c’est l’échange qui permet la division du travail, la limitation de l’étendu du marché induit du coup une limite à l’accumulation du capital ce qui conduit Smith à retirer les bienfaits qu’une nation peut retirer du commerce extérieur.

        1. La main invisible et les gains liés au commerce 
           
 

La démonstration de Smith des gains au libre échange se fait en deux temps :

  • il s’intéresse d’abord la parabole de la main invisible.
  • Il en déduit alors l’intérêt qu’une nation peut trouver au libre échange de marchandises.

      Dans ce chapitre, Smith montre que l’échange est la source du bien être et de la richesse de la nation et surtout que la société atteint cette fin d’elle-même c'est-à-dire que c’est en laissant les individus libre d’orienter leur activité selon leurs propres intérêts qu’on assure alors nécessairement l’intérêt de la société toute entière.

      1. La parabole de la main invisible 
 

      Smith s’intéresse ici au problème de l’allocation des capitaux et sur ce thème il introduit le concept de la « main invisible » et avec ce concept s’il s’oppose au mercantiliste dans lequel le rôle de l’état est d’orienter l’affectation des capitaux par le droit de douane, taxes….

      Dans ce paragraphe, Smith explique la condition de mise des monopoles, il reconnaît ensuite que cette politique protectionniste peut entraîner certains avantages pour certaines catégories qui sont protégées par le monopole (§3).

      Mais Smith se pose la question du point de vue de la nation dans son intégralité.

 

      Est-ce que la nation dans son entier en bénéficie ? (§3)

 

      Smith répond par la négative, pour Smith l’état ne peut pas allouer efficacement les capitaux, c’est la recherche individuelle du gain qui garantit au mieux l’enrichissement nationale.

(Chapitre 1) C’est la parabole de la main invisible (§9). Cette main invisible a une double importance, au travers du mot « main », l’échange oriente les activités humaines de façon efficace dans le sens où l’on peut pas mieux faire et avec ce mot « invisible » : l’échange respecte la liberté des individus et il utilise même cette liberté pour favoriser le bien être commun.

      On trouve chez Smith, l’idée que la société marchande capitaliste est la société de liberté par excellence et par la même occasion la plus efficace.

      Par la parabole de la main invisible, Smith tente d’expliquer comment les individus en cherchant à améliorer leur propre sort et uniquement motivé par leur propre intérêt et contribue sans le savoir à l’amélioration collective.

      La main invisible est une métaphore de l’harmonie entre intérêt particulier des individus et de l’intérêt général et cette harmonie a un intérêt général et spontané.

      L’hypothèse sous jacente est que l’intérêt général n’est rien d’autre que la somme des intérêts individuels qui compose la société, donc tout homme livré à lui-même cherche à maximiser sa propre richesse. Par conséquent, tout les hommes c'est-à-dire la société entière si il ne sont pas freiner par leur choix maximise la richesse de la nation.

      Il faut nuancer pourtant une remarque de nuance, Smith est défenseur du libre échange mais il admet également les mesures protectionnistes dans certains cas notamment pour les industries naissante et en mesure de représailles contre les mesures protectionnistes de certains pays.

      1. Les gains du libre échange. 
 

      Dans ces chapitre, on trouve une condition nécessaire pour que la main invisible puissent agir, il faut que les individus soit libre d’agir selon leur penchant naturel.

      Smith est favorable à ce qu’il appelle le système simple de la liberté individuelle et les pouvoirs publics ne doivent pas intervenir sur la manière dont les individus agissent.

      Toutes interventions sur la manière dont les individus agissent est une entrave à la liberté individuelle et donc à l’intérêt de la nation.

 

    Quels sont les fondements de la supériorité de la liberté des individus sur l’autorité de l’état dans l’allocation du capital ?

 

      Les individus vont naturellement, ils sont libre de leurs choix, investir leur capital dans l’industrie national plutôt que dans le commerce avec l’étranger.

      Ceci tient pour Smith à un autre penchant naturel de l’homme lié  à l’aversion pour le risque c'est-à-dire que par cette aversion pour le risque, ils vont préférer investir dans l’industrie nationale. Donc forcer ne sert à rien puisqu’il s’y oriente naturellement (§6 chapitre 2)

      Néanmoins, si malgré cette aversion pour le risque, il décide d’aller investir ailleurs la meilleure chose est de le laisser faire (§11-12).

      La conclusion de Smith, c’est qu’il ne faut pas chercher à freiner les importations de marchandises susceptible d’être produite par l’industrie nationale car si en apparence on favorise l’industrie nationale, on oriente en fait le capital de manière autoritaire et artificielle.

      Or, pour Smith, il y a un ordre naturel de l’emploi du capital et il suffit de laisser les individus investir librement là où il le souhaite pour que l’ordre naturel se réalise. En effet, l’individu parce qu’il recherche son propre intérêt sait mieux que n’importe qui et en particulier que l’état où il doit investir son capital pour qu’il rapporte un rendement élevé : mettre des barrières à l’importation est inutile voire même nuisible.

      Dans la suite du chapitre 7, il va montrer qu’il y a bien un gain au libre échange et même au commerce.


 

 

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